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ÉCHO Magazine

Valorisons nos erreurs


Un jeudi matin dans un centre de recherche et de congrès à Neuchâtel, j’assiste à un forum pour entrepreneurs. Le premier orateur est Jean-Claude Biver, alors encore patron de la marque de montres Hublot. Il partage avec nous une histoire de la vie intime de son entreprise en expliquant qu’il valorise les erreurs en offrant une prime de CHF 2’000.- pour chaque erreur …

Il nous raconte comment un jour une employée vient vers lui dans ses petits souliers. Elle a commandé beaucoup de sacs avec une jolie cordelette et logo pour y mettre les montres vendues aux clients en boutique. À l’époque, ils ne faisaient « que » 30’000 montres par année et elle avait commandé plus de 200’000 sacs pour bénéficier d’un bon prix de groupe ! Mais ce n’est pas tout. Elle confesse au big boss qu’en plus, elle doit louer des locaux supplémentaires pour les stocker ! Alors là, Jean-Claude Biver pouffe de rire et lui accorde avec joie sa prime à l’erreur ! Selon lui, valoriser les erreurs est un moyen très puissant d’apprendre et de transmettre une culture d’ouverture.

En tant qu’humain, nous n’aimons pas concéder nos erreurs, nous ne valorisons pas nos échecs et les jugeons très durement. Il y a tant d’institutions pour soutenir toutes sortes de belles causes mais l’erreur est orpheline en Suisse. Alors comment changer cette culture et soutenir les enseignements issus de nos échecs et de ceux des autres ?

Parce que ne pas le faire, c’est du gaspillage ! C’est une perte de connaissance. D’ailleurs en analysant les grandes histoires, elles ont en commun le fait que les héros commettent des erreurs dont ils apprennent pour relever les défis et vivre ensuite longtemps heureux …

Et si nous aussi commencions à valoriser les erreurs ? Par exemple avant chaque repas commencer par : « C’était quoi ta plus grande erreur du jour ? ». Ou lorsque l’on rencontre de nouveaux amis de poser la question : « Quelle est la plus grande erreur de ta vie ? ». Cela débouche sur des réponses intéressantes et des échanges constructifs, je vous le promets car je m’y adonne avec joie.