Le 1er janvier 2020, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a fait son allocution pour présenter ses vœux de la nouvelle année … depuis sa boulangerie ! Elle doit être la seule présidente, en plus d’Adolf Ogi devant le tunnel du Lötschberg il y a exactement 20 ans, à procéder de la manière, très simple et proche des gens comme c’est la coutume chez nous Suisses. Les présidents des pays voisins ont transmis leurs vœux de manière très protocolaire et formelle. Le chef d’État a la responsabilité de l’unité nationale et parmi ses prérogatives figure celle de transmettre à ses citoyens ses vœux. Alors pourquoi avoir choisi la boulangerie ? L’odeur du bon pain et des gâteaux présentés avec amour fait partie de la culture suisse de notre pays et particulièrement en Suisse allemande. Simonetta Sommaruga y parle de bienveillance, de qualité de service et de l’odeur. Cette simplicité et cette importance portée aux détails nous caractérisent nous Suisses et fait partie de notre héritage culturel.
La culture d’un pays « est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » selon la Déclaration de Mexico, 1982.
Rösti, fondue, chocolat, vaches, montagne, neige, lacs, paysage, jardins bien ordonnés, souci du détail, horlogerie ou encore micromécanique sont autant d’éléments très forts dans notre culture. Mais de loin pas que. Comment caractériser et mettre en mots notre appartenance à cette culture qui ne se comprend déjà pas par la langue ? En regardant le message de la présidente suisse en français, beaucoup de personnes pourraient se moquer de la simplicité et de l’accent. Mais il ne faut jamais oublier qu’elle s’exprime dans une autre langue que sa langue maternelle, ce qui également une particularité suisse. Le « bon allemand » est déjà une langue étrangère pour nous, suisses allemands. Je le constate régulièrement dans mes nombreux séminaires de cours pour parler en public combinant les romands et les suisses alémaniques. Ces derniers doivent s’exprimer en « hochdeutsch » pour se faire comprendre des romands, ce qui les défavorisent grandement !
Dans son discours, Simonetta Sommaruga aborde aussi la thématique environnementale et écologique. C’est ce qu’elle fait en parlant du juste prix pour les paysans et tous les intervenants autour de la fabrication du pain pour respecter la Terre et le vivant. Ceci est aussi une nouvelle valeur très chère pour nous Suisses et d’ailleurs plus largement pour tous les humains.
Intégrer une vision commune à savoir ce que sera la Suisse dans 20 ou 100 ans aide à donner de la joie ainsi que de la foi et aide à fédérer tout un pays. Ne pas le faire au contraire, laisse les gens dans leur marasme et négativité. Il en va de même pour l’entreprise. Définir la culture d’entreprise et la raconter de manière très simple peut faire des merveilles, notamment pour faire avancer des projets avec des exigences de délais et de qualité incroyables !
Alors à côté des stéréotypes comme le Rösti et le chocolat, intégrer des questions immatérielles comme les questions de défense environnementale à notre culture suisse pour célébrer nos paysages est essentiel pour répondre à la première préoccupation de nombre de citoyens. Souligner le multilinguisme et la mixité des cultures aussi tant au niveau national que des entreprises. Renforcer la culture et le sport sont autant d’éléments de notre culture. Si la culture se base principalement sur la différence, j’aime l’idée d’intégrer aujourd’hui ce qui nous rassemble, tous les peuples du monde. L’aspect festif a de tous temps été le liant dans beaucoup de peuplades. Alors soyons fiers de notre culture, célébrons-la et faisons la fête !