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Le journaliste et l’entrepreneur

 

La relation entre le journaliste et l’entrepreneur devrait être une vraie relation de camaraderie, joyeuse, franche, faite de questionnements et d’envie d’avancer ensemble. Elle l’est souvent. Mais dans d’autres cas, elle pourrait voire une marge d’amélioration sensible ! En 15 ans d’existence de JMC Lutherie, nous avons eu l’immense chance d’avoir plus d’un millier d’articles et d’interviews dans les médias en Suisse et à l’étranger – et mercis à tous ces journalistes pour leur travail très important d’information – avec des médias des plus importants. En tant qu’entrepreneure, je comprends très bien les enjeux du journaliste, qui n’a pas droit de faire de publicité, qui doit être impartial, critique et faire son métier d’informer. Il est constaté, comme dans beaucoup de secteurs économiques, l’évolution du journalisme vers des conditions de travail difficiles et des challenges pour les titres. C’est un réel défi que d’être encore debout et d’écrire pour les titres restants. Je sais aussi, qu’il est exclu de faire la publicité et qu’il faut vraiment raconter des histoires. Ça tombe bien, c’est mon métier.

 

Après chaque interview, je propose mon aide à la relecture car je sais que j’ai donné beaucoup de détails techniques, plutôt que des arguments de vente. Tout comme nous sommes minutieux dans notre métier, nous le sommes aussi dans ce que nous avons à dire. Il est clair pour moi que je ne souhaite pas changer l’angle d’approche, les arguments ou comment cela est écrit. Il s’agit simplement de vérifier les faits, les détails, l’emploi des mots professionnels corrects. J’ai dû constater que je n’ai jamais vu un seul article sans erreur professionnelle à notre sujet qui n’avait pas été relu au préalable. Ce qui est dommage. Cela dévalorise le métier du journaliste ainsi que le nôtre et nous discréditent mutuellement. Et c’est ensuite souvent nous qui recevons les commentaires négatifs en disant que telle chose qui est écrite n’est pas vraie … Si c’est quelqu’un de notre équipe fait cela, nous prenons l’entière responsabilité et sa défense. Mais voyez-vous, c’est un peu plus compliqué parce qu’il s’agit d’un journaliste, auquel nous avions proposé de relire le texte et qu’il a vigoureusement refusé …

 

Le sujet des images est également très sensible. Il m’est arrivé d’avoir un choc énorme en regardant les photos qui avait été publiées à mon sujet. Elles n’étaient pas du tout partiales et mettaient clairement en avant un angle qui me défavorisait au plus haut point, pour m’humilier et me décrédibiliser. Il ne faut pas sous-estimer l’impact que cela peut avoir. Finalement la photo, reflète plus ce que le photographe a vu que ce qui est vraiment sur l’image. Et comme nous avons un métier de subtilité, aujourd’hui, un photographe dans sa course quotidienne n’a pas toujours le temps pour assister à l’interview pour percevoir toute la subtilité de notre métier.

 

Mais heureusement, dans la grande majorité des cas, cela se passe plutôt bien. Je me réjouis, que malgré les difficultés de nos métiers respectifs et situations économiques difficiles de part et d’autre, que nous retrouvions cette communion, cette joie de collaborer et de se découvrir l’un l’autre … dans la confiance, dans la bienveillance tout en respectant la partialité et l’information.