Un vendredi en fin de journée, je regarde mon agenda pour la semaine suivante. Il est plein à craquer sauf le jeudi après-midi qui est vide. J’avais initialement des clients qui ont dû annuler une conférence « Dégustation de son » pour des raisons familiales. Je ne ressens pas un soulagement à l’idée de ce trou dans la semaine mais plutôt une sensation inconfortable et un certain stress. Je me dis qu’il faut absolument que je le remplisse car il faut que je rencontre beaucoup de clients potentiels si je veux arriver à faire tourner mon entreprise. C’est un sentiment largement partagé par bon nombre d’entrepreneurs. Et pourtant, ne rien faire, « c’est bon pour la santé » comme le dit la chanson.
Aux Pays-Bas, ils ont même donné un nom à cela : « niksen » qui vient du mot « niks » qui signifie « rien », donc littéralement « ne rien faire ». Nous connaissions déjà la notion de « hygge » comme l’appellent les Danois ou encore « lagom » qui nous vient de Suède. C’est l’art de ne rien faire et de positiver. Il est vrai que nous avons facilement tendance à culpabiliser de ne rien faire. Et l’alternance avec le quotidien entrepreneurial rempli de stress fait le grand écart avec des moments de calme et de ressourcement. Alors de donner un nom à cette activité de ne rien faire permet de déculpabiliser. Pourquoi ne pas la nommer « profiter », « savourer » ou encore « rienir » : « je rienis, tu rienis, nous rienissons » …
Une amie entrepreneure et conférencière m’a raconté avoir aussi dû se fixer dans son agenda des plages de « rienir ». Elle a rencontré des difficultés au départ pour le faire sans culpabiliser. Son assistante a même dû la forcer à maintenir et à respecter ses plages de « rienir ». Cela a été dur au début car elle a du se reprogrammer et surtout arrêter de culpabiliser. Mais elle a retrouvé un nouvel équilibre.
Ne rien faire, « niksen » ou « rienir » est prôné par tellement de gens pour trouver un ressourcement efficace et un nouvel équilibre. Cela va même jusqu’à nous faire économiser du temps : nous avançons plus vite après ce moment hors du temps, avec des idées fraîches, et un mental ressourcer. Cette activité planifiée de ne rien faire peut aussi être le fait de faire quelque chose sans but, quelque chose d’inutile où la notion de productivité et d’accomplissement est absente. Cela permet de ralentir sur tous les plans : émotionnel tout comme dans notre mental ou même diminuer le rythme cardiaque. Cela peut aussi aboutir à de nouvelles idées. Mais cette activité de « rienir » peut aussi receler de nouveaux défis : la peur du vide, l’anxiété ou se sentir inutile. Cependant ces inconvénients sont vite surmontés face aux nombreux avantages. Et justement de nommer cette activité permet de plus facilement la planifier sans mauvaise conscience. Cette activité contient aussi une notion de positiver, de prendre les choses telles qu’elles sont. Et elle apporte une meilleure productivité. Dorénavant, il y aura également plusieurs plages de « rienir » dans mon agenda.