Un jeudi soir, il y a bien quelques années, nous soupons joyeusement avec des amis et discutons de nos activités professionnelles. L’un d’eux est un ami de longue date, plus âgé que moi et que j’ai eu le bonheur de côtoyer également professionnellement. Son intelligence m’a toujours inspirée, son savoir-être et sa bienveillance aussi ! Et j’ai tellement de bonheur à partager ce moment spécial avec lui et avec tous mes amis en partageant avec passion nos victoires professionnelles autour de notre entreprise que je lui dis en m’exclamant : « Je t’aime tant, tu es dans mon cœur ! » Pour moi, il était évident qu’il s’agissait d’un compliment à un ami, avec force et en toute simplicité. Alors, une participante rajoute de l’huile sur le feu en disant : « Voilà une belle déclaration d’amour ! » Je n’y ai alors pas prêté beaucoup d’attention. Or, un mois plus tard, j’ai reçu de mon ami une lettre disant qu’il ne pouvait pas répondre par l’affirmative à ma demande … ! Cela m’a fait très mal au cœur ! D’une part d’avoir été mal comprise, de voir qu’il m’imaginait en « mode recherche » … et j’aurais le cas échéant été beaucoup plus explicite et sans attendre un mois entier pour réagir ! Et d’autre part, de l’imaginer tout ce mois soupesant le pour et le contre m’attristait également beaucoup !
Quand nous sommes passionnés, il est compliqué d’employer le mot « aimer ». Il est très courant dans nos vies remplie surtout avec la dopamine de l’entrepreneur d’être tout le temps dans le mouvement, dans des moments passionnés. Si de plus nous sommes un homme et une femme côte à côte, cela augmente le risque de malentendus ! D’ailleurs nombreuses sont les personnes qui nous imaginaient mon associé de 20 ans mon aîné et moi, passer des moments de « complicité joyeuse » alors que pour moi, il est vu un peu comme un grand frère, avec qui j’aime bien aussi me bagarrer et surtout que je suis très heureuse de quitter le soir pour rentrer dans mes pénates !
Lors de nombreux événements publics, souvent visités par une majorité d’hommes vêtus sombrement et avec une cravate, l’entrée d’une des rares femmes qui de plus et grande et belle ne passe pas inaperçu et j’observe malicieusement que beaucoup de têtes se retournent sur son passage. La collaboration joyeuse et passionnée entre les humains tisse des liens émotionnels où l’écueil guette facilement. Enfin « écueil » uniquement si nous avons fait le vœu de fidélité !
Le fait d’arriver à réaliser des projets ambitieux avec passion, émotions et ferveur, en y intégrant le travail d’équipe peut souvent déboucher sur des quiproquos ou des malentendus. L’attention qui m’est donnée lors de mes interventions publiques génère aussi beaucoup de dopamine. Alors être ouverte, vivante, joyeuse et partager ma passion a pu parfois être mal interprété ! Même si je parle très ouvertement et joyeusement de mon compagnon de vie pour fermer la porte à tout malentendu, mes actes ont peut-être pu être mal interprétés … Surtout que j’aime intensément et que souvent je tombe en amour ou sous le charme d’autres personnalités. Là encore mon langage peut être double et je suis un peu comme le caméléon. J’aime les gens, je les aime passionnément, de cœur à cœur et d’âme à âme sans avoir besoin ni l’envie de passer un moment de sensualité. Nous ne voyons pas toujours la même chose d’où l’importance d’être très clair. Mais difficile dans notre culture encore très taboue sur le toucher de l’autre, je veux dire toucher le bras qui signifie : « Tu comptes à mes yeux ». Clarifier joyeusement, rire de soi si incompréhension il y a et continuer à inventer gaiement en équipe, telle est la recette !