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« Celui qui dit, c’est celui qui est ! »

Un vendredi après-midi, je donne une conférence « Dégustation de son » pour une sortie d’entreprise d’une entreprise genevoise. Comme souvent, ce groupe arrive avec 30 minutes d’avance avec l’excuse : « Nous pensions que la Vallée de Joux était plus loin ». Et non, Le Brassus est à exactement 59.4 km des Eaux Vives par le magnifique col du Marchairuz, et pas plus. Sans bouchons genevois, le trajet se fait en moins d’une heure. Et les commentaires sur la distance ne sont pas les seuls. Quand les gens arrivent dans le Jura, il n’est pas rare d’entendre toutes sortes de commentaires, parfois même très contradictoires. Pour certains, les maisons du Jura sont moches avec leurs façades de tôle rouillée qui les protégent contre les embruns de l’Atlantique. Pour d’autres, ces paysages vallonnés et austères semblent très tristes. Pour d’autres encore, c’est très beau, les gens sont francs et authentiques ou encore joyeux. Tous ces commentaires peuvent bien sûr s’appliquer à ces régions du Jura. Cependant, ils dénotent plutôt du point de vue de l’interlocuteur qui les émet. En effet, les enfants aiment à répondre : « Celui qui dit, c’est celui qui est ! »

Il en est de même au travail. Si nous prenons le temps d’écouter véritablement ce que les gens nous disent, nous apprenons énormément sur ceux-ci. C’est similaire lorsque l’on nous dit des choses qui ne nous conviennent pas, il faut essayer de comprendre entre les lignes et d’analyser quel reflet nous observons là : le nôtre ou celui de l’émetteur ? Il en va de même pour ce que nous émettons. Il m’arrive de dire ou de focaliser sur les éléments qui n’ont pas fonctionné pendant une conférence comme par exemple la mise en place et la logistique. Si je me pose après coup, je me dis que c’est peut-être ce qui se passe en moi. C’est moi qui me focalise trop sur ce qui n’a pas été. C’est un point de vue de la lorgnette mais pas l’image dans son intégralité. Ou c’est comme des personnes que font des remarques aux gens qui sont toujours sur leur téléphone portable … alors qu’elles-mêmes le font également beaucoup. Ce n’est qu’un reflet de leur propre situation et de leur addiction à leur téléphone portable. C’est la même chose par exemple dans un couple où l’un des deux partenaires est très jaloux et qui n’est en fait pas très innocent …

Albert Einstein disait : « Si la vue d’un bureau encombré évoque un esprit encombré, alors que penser de celle d’un bureau vide ? » Alors qu’en est-il vraiment ? S’agit-il de la réalité ou de mon point de vue ? Je pense encore à Einstein et je sais qu’il est question d’énergie. La même situation ou la même personne peut être regardée de manière différente en fonction de comment le système fonctionne et de quelle énergie il a à disposition. Si nous nous trouvons dans un état avec très peu d’énergie, la même personne peut paraître très méchante ou ennuyante. Si le système est dans un équilibre d’énergie, cette même situation ou cette même personne sera évaluée de manière neutre. Si au contraire le système est rempli d’énergie, alors cette même personne ou cette situation sera décrite comme étant extraordinaire. Donc les enfants avaient raison : « Celui qui dit, c’est celui qui est ! »