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Télétravail et voyages professionnels sont deux aspects qui sont définitivement changés !

Un jeudi matin, je lis une interview avec un entrepreneur romand qui donne son opinion sur la reprise après le COVID-19. Cet article souligne surtout la difficulté et la longueur et encore la complexité de la reprise. Au lieu de trouver des solutions et des opportunités, de motiver et de soutenir les entrepreneurs, ce sont surtout les aspects négatifs qui y sont relatés en insistant sur toutes les difficultés. Dommage car c’est important d’insuffler de l’espoir et de l’enthousiasme aux entrepreneurs ! Il fait partie, comme certains, de ceux qui sont figés avec la situation actuelle. D’autres au contraire, sont dans le mouvement et dans l’innovation. C’est vrai que nous vivons le grand écart en ce moment entre les difficultés et les opportunités, mais j’essaie de regarder cette période de crise surtout comme une bonne occasion de se remettre en question, de trouver des solutions, d’améliorer des produits ou processus et d’innover !

La Suisse est un pays où le télétravail n’avait jamais été bien vu. Dans la tête de nombreux dirigeants d’entreprise, un employé est seulement productif quand il est à sa place de travail. Dans la production, c’est bien compréhensible, mais dans beaucoup d’autres domaines, ce n’est pas le cas. La notion d’être cloué sur sa chaise de bureau étaient dans la tête des dirigeants directement liée à la productivité … Il ne semblait donc que la productivité n’était possible qu’avec une présence physique. Même si le télétravail est déjà très bien intégré dans des pays comme les Etats-Unis, l’Angleterre ou encore les Pays-Bas, en Suisse, demander à son patron de travailler à la maison était vu comme un délit.

Depuis l’introduction forcée du télétravail, beaucoup d’entreprises traditionnelles ont changé d’avis sur cette quaestion. De faire ses tâches hors du bureau physique est devenu en quelques jours tout à fait possible et offre beaucoup d’avantages. Une étude faite début avril montre aussi que 80 % des Suisses veulent davantage de télétravail à l’avenir et près de 70 % des sondés jugent cette option efficace.

Et le télétravail montre encore un autre aspect. Un responsable des ressources humaines d’une grande entreprise horlogère m’a dit qu’il est devenu beaucoup plus facile de détecter les employés non productifs. Avant la crise, ils étaient jugés par leur présence au bureau et le simple fait de dire qu’ils avaient beaucoup à faire était suffisant. Avec le télétravail, ils ne peuvent plus se cacher. D’autres personnes, plutôt tranquilles et invisibles, se sont montrées beaucoup plus efficaces que qu’évalué initialement. Cette crise devient donc aussi une opportunité pour optimiser les équipes.

Les restrictions de voyage vont faire réfléchir les patrons d’entreprise. Au lieu de prendre l’avion pour New York pour une simple séance de travail avec les collaborateurs américains, une séance par Zoom ou Skype a montré bien plus d’efficacité. Dans notre culture, il était toujours très important de rencontrer les gens pour « vraiment » faire du bon travail. Mais depuis que nous ne voyageons plus, nous nous rendons compte que le travail peut très bien se faire et beaucoup de choses même émotionnelles peuvent avoir lieu au travers des écrans. Et nous sommes beaucoup plus connectés.

Au moment où les avions vont recommencer à nouveau de voler, cela sera beaucoup plus difficile de justifier une séance n’importe où dans le monde, car nous avons prouvé que de faire des séances à distance fonctionne très bien, même mieux : pas de décalage horaire, pas de séjours dans des chambres d’hôtels tristes, pas de repas officiels où les participants se demandent pourquoi ils sont là. Et le CFO qui voit ses dépenses diminuer, il sera content !